L’évolution et la réduction de l’emploi public dans les pays développés

Publié le par Jean LAMBRET

Le Centre d’Analyse Stratégique étudie l’ampleur, le champ et la pérennité des ajustements de l’emploi public qui ont eu lieu dans la plupart des pays de l’OCDE depuis le début des années 1980 pour alimenter la réflexion nationale, dans le contexte d’une demande soutenue de biens collectifs touchant la sécurité, la santé, la formation et le savoir et d’une rationalisation des choix budgétaires (la note de veille avril 2008).

La méthode utilisée distingue le champ économique des Administrations Publiques (APU) qui produisent des services non marchands ou qui redistribue la richesse nationale, et le sens étroit de « branche » de l’administration générale appelés Services Généraux d’Administration (SGA) centraux ou locaux, à l’exclusion des fonctions d’éducation, de santé et d’action sociale, dont les modes de gestion varient.

 

La place du secteur public est appréhendée par plusieurs indicateurs :

- L’effectif (nombre d’agents du secteur public tous statuts confondus)

- Le taux d’administration (effectif du secteur public / population totale)

- La part de l’emploi public dans l’emploi total

- L'emploi public rapporté à la population en âge de travailler.

La France se situe dans la moyenne haute concernant les APU, avec 93 agents publics pour 1000 habitants (93%%) proche du Royaume uni,  Japon 41 %% et Danemark 154 %%. La France est en haut pour le taux SGA : 40 %%.

 

Parmi les pays qui ont pratiqués une politique de réduction de l’emploi public, les Royaume Uni, la Nouvelle Zélande,  l’Allemagne et la Suède ont réduits les effectifs ET des APU ET des SGA : cela illustre une réduction du secteur public dans son ensemble. La Suède reste très administrée, avec le Danemark, malgré la réduction de 20% des SAG depuis 1990 et la mise en oeuvre d’une stratégie d’évaluation régulière de l’efficacité de ses politiques publiques. Les efforts effectués ont dans certains cas été compensés par une hausse des consommations intermédiaires (sous-traitance et externalisation) : Royaume Uni, Pays-Bas, Nouvelle Zélande.

 

Au total, entre 1980 et 2006, le reflux des dépenses publiques est plus due à une réduction des dépenses de transfert qu’à la baisse des dépenses de fonctionnement (rémunérations et consommations intermédiaires).

Donc, il ne faut pas croire que les nouvelles méthodes de management du service public soient autre chose qu'une nouvelle mode, qui cache une réalité difficile à assumer : faire des économies, ce n'est pas faire plus en dépensant moins, c'est donner moins à ceux qui en on le plus besoin...

Publié dans Juridique

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